Lomé s’impose comme un acteur clé du règlement des litiges en Afrique avec la première édition de la semaine de l’Arbitrage (the Power of Lome Arbitration Week – LAW), qui a débuté ce mercredi. Cet événement d’envergure, organisé par le Centre International d’Arbitrage et de Médiation (CIAM), se poursuit jusqu’au 8 février.
Son objectif principal est de promouvoir la ville de Lomé en tant que pôle stratégique pour le règlement des différends, en particulier ceux liés aux secteurs maritimes et financiers, par les mécanismes de l’arbitrage et de la médiation.

Durant cette semaine, des praticiens du droit, des leaders d’entreprises, des institutions financières et des experts venus de différents horizons se réunissent pour échanger sur les opportunités qui permettraient à Lomé de se positionner comme un centre régional de premier plan pour la résolution des différends.
L’enjeu est de taille : il s’agit de mettre en lumière les avantages d’un règlement des litiges directement sur le sol togolais, une alternative aux solutions extérieures souvent privilégiées aujourd’hui.

Martial Akakpo, Secrétaire Permanent du CIAM, a souligné que l’événement représente « une véritable plateforme pour dynamiser les secteurs économiques maritimes et financiers à Lomé ». En effet, de nombreux conflits maritimes sont actuellement résolus à l’étranger, principalement à Londres, Hong Kong ou Paris. Toutefois, l’expansion des activités économiques dans la région rend désormais nécessaire l’instauration de solutions locales.
Lomé se profile alors comme un site idéal pour traiter une partie de ces litiges à proximité des acteurs concernés.
La réussite de ce projet repose également sur l’engagement actif de l’État togolais, qui doit accompagner la création d’un environnement législatif et judiciaire favorable à l’arbitrage.
La mise en place d’une chambre spécialisée pour traiter les recours contre les décisions arbitrales est un des leviers importants mentionnés par Me Akakpo pour garantir le succès de cette initiative. Selon lui, cette semaine est conçue pour devenir un rendez-vous annuel incontournable des professionnels du règlement des différends en Afrique, avec un impact direct sur l’essor économique du continent.
Un autre point central des discussions a été l’intégration de l’arbitrage et de la médiation dans le cadre plus vaste de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF). Balkissou Alfa Hassan Sido Kado, responsable du règlement des différends au sein de la ZLECAF, a souligné l’importance d’adopter ces mécanismes pour une gestion efficace des conflits commerciaux à l’échelle du continent.
Elle a rappelé que l’accord de la ZLECAF, signé par 48 pays africains, vise à faciliter la circulation des biens et des services. Pour que cet ambitieux projet prenne véritablement forme, l’intégration des procédures de règlement des différends est primordiale.
Mme Kado a aussi insisté sur la nécessité pour « les centres africains d’arbitrage et de médiation de jouer un rôle plus actif dans la mise en œuvre de ces mécanismes de résolution des conflits ».

Elle a ajouté qu’il est crucial que les « arbitres, médiateurs et avocats soient pleinement impliqués afin de garantir l’efficacité des processus de règlement des différends dans le cadre de la ZLECAF ».
La Semaine de l’Arbitrage de Lomé est bien plus qu’un simple événement. Elle marque le début d’un projet ambitieux visant à propulser Lomé au rang de centre majeur pour la résolution des différends commerciaux en Afrique.
Le Togo, en se positionnant comme un acteur clé dans ce domaine, renforce ainsi son rôle de leader régional dans le règlement des conflits commerciaux, contribuant à l’édification d’un environnement économique plus stable et propice aux échanges inter-africains.