Dans le cadre de l’initiative Prosper Africa, l’USAID cherche à soutenir le secteur privé ouest-africain à travers des subventions de co-investissement. Ceci, à travers un appel à candidatures, dont la date limite est fixée au 31 octobre 2024 et qui, vise à favoriser la croissance économique, les échanges commerciaux et l’autonomisation des jeunes et des femmes dans la région.
Le projet Africa Trade Investment (ATI), piloté par la mission régionale de l’USAID pour l’Afrique de l’Ouest, a pour objectif de renforcer la compétitivité du secteur privé à travers une approche de co-investissement. Ce mécanisme permettra de mobiliser des partenaires privés autour d’initiatives visant à accroître le commerce bilatéral entre les États-Unis et l’Afrique de l’Ouest, ainsi que les échanges intrarégionaux. ATI cible des secteurs clés tels que l’agriculture, le textile et l’habillement, et les services d’appui comme la logistique et le financement. Le contexte économique de l’Afrique de l’Ouest, marqué par les effets de la pandémie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine, a ralenti la croissance économique. Néanmoins, la Banque africaine de développement prévoit une légère amélioration du PIB en 2024. Le projet ATI s’inscrit dans cette dynamique, en cherchant à lever les obstacles qui freinent la productivité et la transformation dans les secteurs agricoles et industriels. En mobilisant des ressources financières et techniques, l’USAID espère répondre aux défis liés à la compétitivité, à l’accès au financement et à la modernisation des entreprises locales.
Modèle de co-investissement
L’initiative de l’USAID arrive à un moment où l’Afrique de l’Ouest fait face à de nombreux défis structurels. Les producteurs locaux, notamment dans l’agriculture, peinent à répondre aux exigences des marchés internationaux en termes de qualité, quantité et traçabilité. Le secteur agricole, fragmenté et peu productif, souffre d’un accès limité aux intrants clés et d’une faible adoption des technologies modernes. De plus, les industries de transformation opèrent en deçà de leurs capacités, en raison des coûts élevés de l’énergie et du manque de fonds de roulement. Le modèle de co-investissement proposé par l’USAID vise à surmonter ces obstacles en établissant des partenariats stratégiques avec des entreprises, des investisseurs et des transformateurs clés. En favorisant l’intégration des petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement, ATI entend augmenter les revenus des producteurs, tout en répondant aux normes de qualité internationales. Le projet met également l’accent sur l’inclusivité, avec une attention particulière portée aux femmes et aux jeunes, qui seront des bénéficiaires majeurs de cette initiative.
Renforcer les échanges entre les États-Unis et l’Afrique
L’Afrique de l’Ouest, malgré ses richesses agricoles, continue d’exporter principalement des matières premières, sans réelle valeur ajoutée. Des produits comme le cacao, la noix de cajou et le coton sont exportés à l’état brut, privant ainsi la région de revenus supplémentaires liés à la transformation. Les faibles investissements dans les infrastructures et l’industrie, ainsi que les défis liés à la régulation et à l’accès au financement, freinent le développement des PME locales, notamment dans les secteurs à fort potentiel comme le textile. L’initiative ATI, en partenariat avec Prosper Africa, s’inscrit dans la stratégie plus large du gouvernement américain visant à renforcer les échanges entre les États-Unis et l’Afrique. Ce projet ambitionne de stimuler l’industrialisation de l’Afrique de l’Ouest, en facilitant l’accès au financement pour les entreprises locales et en développant les capacités de transformation et de production dans des secteurs comme le textile et l’agroalimentaire. Ce programme se veut une réponse aux défis structurels de la région, tout en capitalisant sur ses atouts, notamment une main-d’œuvre abondante et des ressources agricoles considérables. Avec cet appel à candidatures, l’USAID encourage les entreprises, les investisseurs et les entrepreneurs à s’engager dans un partenariat stratégique pour contribuer au développement durable et à la prospérité partagée en Afrique de l’Ouest.
Taille et type des subventions
ATI accordera des subventions axées sur performances allant de 500 000 à 1 000 000 $US pour établir des partenariats avec des entreprises qui atteignent les objectifs ci-dessus énoncés dans l’appel à candidatures. Des montants de subvention plus petits ou plus élevés peuvent être envisagés et seront analysés au cas par cas, si l’activité proposée répond aux objectifs du présent appel de demandes. Les bénéficiaires doivent fournir un ratio d’effet de levier d’au moins un pour un. Par conséquent, l’effet de levier minimum proposé doit être de 500 000 $. Néanmoins, la priorité sera accordée aux projets offrant un ratio de levier de trois pour un ou plus. L’effet de levier peut être une combinaison de liquidités, d’escomptes, de services, de contributions matérielles ou de tiers, telles que des prêts d’investisseurs en actions d’institutions financières, ou une combinaison de ces éléments. Les exemples de contributions qui peuvent être comptabilisées comprennent : les produits de base ; l’utilisation de formations, la valeur du temps donné par les consultants techniques ou les employés de l’entreprise dont le travail et l’expertise sont nécessaires à un projet ; la valeur des salaires du personnel affecté à un projet ; la technologie, les communications et les immobilisations achetées pour le projet, etc.