L'économiste du Togo

Mohamed Nour DIARRASSOUBA  : « Nous allons construire demain ensemble »

Mohamed Nour DIARRASSOUBA, entrepreneur, conférencier international et auteur passionné d’Afrique arrivé à Lomé dans le cadre du Meet Up, fait un détour à la rédaction de « L’économiste du Togo » pour partager sa vision sur la jeunesse africaine entreprenante. Le président de l’OAE, l’Organisme d’accompagnement entrepreneurial des jeunes en Afrique estime que cette jeunesse n’a pas besoin de messages. Car « je suis un homme d’actions. Je suis sur le terrain et j’arrive. Nous allons construire demain ensemble. »

L’économiste du Togo : Vous venez de prendre part au Meet Up de Lomé, qu’est-ce qui vous a marqué et que retenez-vous de vos échanges avec les autorités togolaises ? 

Mohamed Nour DIARRASSOUBA : Cela a été un très bel évènement. J’ai été agréablement surpris par l’écosystème entrepreneurial du Togo. Il y’a un soutien du gouvernement pour accompagner les jeunes. Toutefois comme je l’ai mentionné à la première ministre, la jeunesse ne devrait pas attendre de l’Etat qu’il crée des emplois. Par l’entrepreneuriat nous pouvons contribuer à la création d’entreprises et donc d’emplois. 

Le thème de ce Meet Up est « Oser l’Afrique », donnez-nous votre explication de la quintessence du thème, les étapes et les moyens à mettre en œuvre pour arriver à « oser l’Afrique »

Je pense qu’on ose l’Afrique depuis des années. Il est important aujourd’hui d’oser la nouvelle génération, cette génération audacieuse et ambitieuse. Nous les jeunes, nous sommes l’espoir de nos pays. Nos pays doivent nous mettre à la table des décisions car nous sommes les premiers à bénéficier ou parfois à subir les décisions prises.  Il n’y a pas de recette magique. On ne sert pas du sucre à un diabétique tout comme on ne décide pas pour les jeunes sans eux. 

Peut-on vraiment « oser l’Afrique » sur ce continent si divisé, une division parfois orchestrée depuis un autre continent ?

Je pense qu’il ne faut pas contempler la plaie, il faut la soigner. Ce qui étrangle notre continent aujourd’hui, ce sont l’ensemble des conflits. Il nous faut travailler à l’unification des filles et des fils de l’Afrique et c’est notre sacerdoce en tant que jeune leader. On doit aussi oser la paix. 

La jeunesse peut-elle toujours croire à l’Afrique avec ses nombreuses barrières (corruption, clientélisme, immoralité…) ?

Oui comme je l’ai dit. On a deux options : être spectateur du désastre ou acteur du développement. Et la jeunesse africaine se retrouve dans l’action donc j’ai confiance en l’avenir. 

Vous avez publié un roman intitulé « mon rêve africain » vous rêvez de quoi pour votre continent ?

Je rêve d’une Afrique stable qui peut se nourrir, se soigner et s’éduquer. Mais cette Afrique ne pourra pas se construire sans ses femmes. C’est pour cela que je milite énormément pour l’autonomie des femmes en situation difficiles. 

Du rêve à la réalité est-ce possible ?

Oui avec cette nouvelle génération de leaders qui apprend auprès de nos leaders actuels. 

Croyez –vous vraiment au rêve panafricain quand la plupart de la jeunesse est prête à risquer leur vie pour rejoindre les pays occidentaux ?

C’est ce risque pris qui nous emmenèrent à rêver d’une meilleure Afrique. Plus que rêver, je suis dans l’action aujourd’hui avec la création de l’OAE, l’organisme d’accompagnement entrepreneurial où je veux accompagner les jeunes entrepreneurs afin qu’ils se construisent une vie professionnelle sur le continent.  

Quel message avez-vous à l’endroit de cette jeunesse désespérée de leur continent ?

Cette jeunesse n’a pas besoin de messages. Je suis un homme d’actions. Je suis sur le terrain et j’arrive. Nous allons construire demain ensemble. Ce dont la jeunesse a besoin ce sont des actions concrètes et impactantes et non des messages de communication. 

Qu’est ce qui doit être amélioré ou changé dans la gouvernance de nos Etats pour que l’africain « rêve et espère africain »

Comme je l’ai dit, il faut plus de jeunes pour que les politiques mises en place répondent aux problématiques du moment. 

Selon vous qu’est ce qui retarde le développement de ce continent ?

L’écosystème entrepreneurial devrait être améliorer, cela aura de l’impact sur la création d’entreprise et donc de richesse. Cette meme richesse qu’on va pouvoir redistribuer aux services de santé ou d’éducation. 

Etes-vous un humaniste ou un philanthrope ? (Nous avons constaté que vous avez visité un orphelinat durant votre séjour en cours au Togo)

J’ai toujours placé l’humain au centre de mes questionnement sur ma vision de l’Afrique.  J’avais tenu à visiter cet orphelinat pour mettre en place avec mon collaborateur Hugues KODJO-ACCOH, président de l’association OSSAN, une solution pour faire de ces enfants de grands entrepreneurs demain. C’est toujours bien de voir qu’il y’a d’autres réalités dans ce monde.

Propos recueillis par Midas TIGOSSOU

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