Selon un rapport du Groupe de la Banque mondiale, une plus grande participation du secteur privé dans l’agriculture, les transports et la logistique pourrait permettre de stimuler la croissance économique au Togo.
A en croire un rapport publié le 09 mai 2023 par la Société financière internationale (IFC) de la Banque mondiale, le Togo pourrait transformer son économie, créer plus d’emplois et réduire son niveau de pauvreté en renforçant la participation du secteur privé dans les secteurs de l’agriculture, des transports et de la logistique, et en améliorant ses infrastructures énergétiques et numériques.
Le Diagnostic du secteur privé du Togo (CPSD, selon l’acronyme anglais) analyse les défis et les opportunités liés au développement du secteur privé à travers le pays. En phase avec le Plan national de développement 2018-2022 du gouvernement togolais, le rapport identifie les secteurs les plus prometteurs et les réformes à même de favoriser une plus grande participation du secteur privé dans le développement économique du pays.
La publication de ce rapport intervient alors que le Togo se remet de la crise causée par la pandémie de COVID-19 tout en faisant face à de nouveaux défis, notamment la flambée de l’inflation.
Dans ce contexte, et afin de créer des emplois et offrir plus de perspectives à sa population croissante, le pays entend s’appuyer davantage sur le secteur privé.
Les autorités ont récemment engagé des réformes pour améliorer le climat des investissements en vue de soutenir le développement des secteurs des télécommunications et de l’énergie. Le gouvernement a également transféré des actifs publics au secteur privé dans les télécommunications, le secteur bancaire et l’agriculture.
Poursuivre la dynamique de croissance
« Le CPSD répond à la volonté d’aider le Togo à poursuivre sa dynamique de croissance en promouvant des réformes favorables aux entreprises, en stimulant les investissements du secteur privé, en particulier dans l’agriculture, et en tirant parti des avantages offerts par l’intégration régionale, » souligne Kyle Kelhofer, représentant régional d’IFC pour le Togo.
« Le pays peut compter sur le soutien d’IFC pour l’aider à réaliser ses objectifs de développement. »
« Le CPSD vise à aider le Togo à atteindre ses priorités de développement telles qu’articulées dans la feuille de route 2025. Notamment en stimulant la création d’emplois en s’appuyant sur des secteurs clés, tels que l’agriculture, la logistique et les services, et les industries extractives », déclare Fily Sissoko, représentant de la Banque mondiale pour le Togo.
« Ce CPSD est également une étude analytique importante pour développer la stratégie de partenariat pays 2023-2027 du Groupe de la Banque mondiale qui aidera le Togo à améliorer l’environnement des affaires, la productivité et la compétitivité afin de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité. » Selon le rapport, le coton, le soja, la noix de cajou et l’ananas présentent un grand potentiel pour soutenir le développement des chaînes de valeur locales, promouvoir la transformation agroalimentaire et stimuler les exportations.
Le CPSD note que le secteur agricole togolais bénéficierait aussi d’investissements privés, aussi bien au niveau de la production que de la transformation, et souligne la nécessité de faciliter l’accès des agriculteurs à des semences et des engrais de qualité. Le CPSD recommande par ailleurs au Togo de mettre en œuvre des réformes visant à renforcer et à moderniser ses réseaux de transport aérien, routier et maritime, ses procédures douanières et le corridor régional desservi à partir de Lomé.
De telles mesures permettraient d’accroître les investissements privés, de renforcer la productivité et de soutenir le Togo dans son ambition de s’établir comme un hub logistique et commercial en Afrique de l’Ouest. L’amélioration du fonctionnement et de la qualité du réseau de transport reliant le Togo au Burkina Faso — et de l’interface entre le port, les plateformes logistiques et le réseau lui-même — offrirait, quant à elle, des opportunités commerciales significatives dans la sous-région et pourrait stimuler la croissance économique.
Accroître l’accès au financement
Le CPSD recommande également aux autorités togolaises d’accroître l’accès au financement pour les particuliers et les micro, petites et moyennes entreprises.
Il plaide aussi pour plus de réformes et de partenariats permettant d’attirer des investissements privés dans les secteurs de l’énergie, de la finance et des télécommunications et de stimuler ainsi la compétitivité, l’inclusion et les opportunités économiques à travers le pays.
Dans la droite ligne des conclusions du rapport, la stratégie du Groupe de la Banque mondiale pour le Togo est axée sur l’agro-industrie, les infrastructures, l’énergie, les TIC, l’industrie manufacturière, les transports et la logistique.
À propos des Diagnostics du secteur privé
Lancée en 2017 en tant qu’initiative prioritaire du Groupe de la Banque mondiale, la série de diagnostics-pays du secteur privé s’inscrit dans sa volonté stratégique de soutenir l’accroissement des investissements privés et la mobilisation du secteur privé pour contribuer à la résolution des défis de développement dans ses pays clients.
Les diagnostics évaluent les principaux obstacles à la participation du secteur privé et recensent les réformes à introduire dans la politique générale et la réglementation d’un pays pour libérer le potentiel de croissance du secteur privé. Ils sont réalisés conjointement par la Société financière internationale (IFC) et la Banque mondiale.
À propos d’IFC
La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, est la principale institution de développement axée sur le secteur privé dans les marchés émergents.
Elle est active dans plus de 100 pays et consacre son capital, ses compétences et son influence à la création de marchés et de débouchés dans les pays en développement. Au cours de l’exercice 2022, IFC a engagé un montant record de 32,8 milliards de dollars au profit de sociétés privées et d’institutions financières dans des pays en développement, mobilisant ainsi les capacités du secteur privé pour mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée dans des économies aux prises avec les conséquences de crises mondiales multiples.
À propos du Groupe de la Banque mondiale
Le Groupe de la Banque mondiale contribue de manière essentielle aux efforts déployés à l’échelle mondiale pour mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée.
Il compte cinq institutions : la Banque mondiale, qui se compose de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et de l’Association internationale de développement (IDA) ; la Société financière internationale (IFC) ; l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) ; et le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Ces institutions collaborent dans plus de 100 pays pour leur fournir des financements, des conseils et des solutions destinés à les aider à faire face aux défis les plus urgents du développement.
Midas TIGOSSOU