L’agence de notation internationale S&P Global Ratings a relevé, le 18 avril 2025, la note souveraine à long terme du pays de « B » à « B+ », assortie de perspectives stables. Une décision saluée comme une reconnaissance des efforts soutenus du gouvernement togolais en matière de réformes économiques et de gestion budgétaire rigoureuse.
Dans un contexte économique mondial encore marqué par les séquelles de la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine, le Togo affiche une remarquable résilience. S&P prévoit une croissance annuelle moyenne du PIB de 6,0 % entre 2025 et 2028, soutenue par une consommation privée dynamique et une inflation modérée, estimée à 2,0 % à 2,5 %. « Le Togo se distingue par sa capacité à maintenir un cap de développement, avec une croissance supérieure à celle de nombreux pays comparables », souligne l’agence.
Discipline budgétaire et réformes fiscales

Le rapport met développe les progrès en matière d’assainissement budgétaire. Grâce à une meilleure mobilisation des recettes fiscales, notamment par l’élargissement de l’assiette fiscale et la réduction des exonérations, le déficit public a été ramené à 4,6 % du PIB en 2024, contre 6,7 % l’année précédente. Les dépenses d’investissement, bien que réduites, restent soutenues, et le gouvernement limite la hausse des dépenses de fonctionnement malgré les pressions sécuritaires croissantes dans le nord du pays. S&P prévoit que la dette publique nette du Togo passera sous la barre des 60 % du PIB d’ici 2028, avec un coût de la dette parmi les plus faibles des pays classés dans la catégorie « B ».
Infrastructures stratégiques pour asseoir la croissance

Le développement du port de Lomé – seul port naturel en eau profonde de la région – continue de jouer un rôle central dans l’économie togolaise. En 2024, le trafic portuaire a atteint plus de 30 millions de tonnes, avec près de 70 % lié aux transbordements, confirmant le rôle de Lomé comme hub logistique régional. De plus, la zone industrielle d’Adétikopé (PIA), lancée en 2021, commence à porter ses fruits avec l’implantation d’entreprises dans la transformation du coton et l’agro-industrie, amorçant une diversification de l’économie encore trop dépendante de l’agriculture informelle.
Défis structurels persistants
Malgré ces progrès, des défis majeurs subsistent. Le PIB par habitant reste faible, à environ 1 100 dollars en 2024, et ne devrait pas dépasser 1 400 dollars à l’horizon 2028. L’économie demeure fortement informelle, ce qui freine la capacité de l’État à élargir ses ressources fiscales. Les risques sécuritaires dans le nord du pays, accentués par l’instabilité dans les pays voisins comme le Burkina Faso ou le Mali, constituent également un point d’attention pour l’agence de notation.
Signal positif pour les investisseurs
Pour les partenaires techniques et financiers du Togo, cette révision à la hausse de la note souveraine représente un signal fort. Elle confirme la crédibilité du pays sur les marchés internationaux et pourrait faciliter l’accès à des financements plus favorables. Le soutien des institutions multilatérales, comme le FMI et la Banque mondiale, reste crucial. En décembre 2024, le FMI a approuvé une nouvelle revue du programme de Facilité de Crédit Élargie (FEC), débloquant 57 millions de dollars pour appuyer les réformes en cours.
En route vers une transformation économique durable

La note B+ reflète la conviction des experts que le Togo est sur la bonne voie pour transformer son économie, malgré un environnement régional incertain. La poursuite des réformes, la diversification des sources de financement et l’amélioration du climat des affaires seront déterminantes pour maintenir cette trajectoire ascendante.