Les 16 et 17 juillet 2024, le comité de coordination pour les filières café et cacao (CCFCC), en collaboration avec l’organisation Inter-Africaine du café (OIAC) et le cabinet NewForesight, a organisé un atelier technique à Lomé.
Cet atelier vise à examiner les résultats d’une étude sur le revenu vital des producteurs de café dans la préfecture de Wawa au Togo, et à élaborer des stratégies pour combler l’écart entre leur revenu actuel et le revenu vital.
L’étude, publiée en août 2023, a révélé que le revenu vital permettant aux familles de vivre décemment s’élève à 247 621 FCFA par mois, tandis que le revenu actuel des travailleurs ruraux est estimé à 164 026 FCFA par mois.
Ces chiffres mettent en lumière un écart significatif qui nécessite des actions concertées pour améliorer les conditions de vie des producteurs de café. Enselme Gouthon, secrétaire général du CCFCC et président de l’OIAC, a ouvert l’atelier en soulignant l’importance du bien-être des producteurs, considérés comme le maillon fondamental de la chaîne de valeur.
« Le sujet de cet atelier s’inscrit dans l’élaboration d’une stratégie pour réduire l’écart entre le revenu actuel et le revenu vital du producteur. Il est vrai que l’étude sur le revenu vital se concentre sur le café, mais les résultats méritent d’être exploités pour d’autres spéculations, en commençant par le cacao », a-t-il précisé.
M. Gouthon a également rappelé l’importance de l’implication du Togo dans cette étude pilote, mettant en avant la collecte des données sur le terrain en 2022 dans la préfecture de Wawa.
« Nous sommes certains que les compétences réunies dans cette salle travailleront en synergie pour aboutir à des stratégies susceptibles de réduire significativement l’écart entre le revenu actuel et le revenu vital et évoluer vers un revenu prospère pour les producteurs de café », a-t-il indiqué.
Joost Backer, senior consultant chez NewForesight, a insisté sur l’importance du concept de revenu vital au niveau global pour assurer un revenu décent pour tous les producteurs de café et de cacao. « C’est une question éthique. Nous voulons une filière de café et cacao juste pour tous ceux qui y travaillent. Il y a aussi une dimension économique : les jeunes ne veulent plus travailler dans ce secteur faute de revenus suffisants », a-t-il déclaré.
M. Backer a également souligné la nécessité de connecter la discussion sur les revenus à des enjeux environnementaux et sociaux tels que la déforestation et la dégradation des sols. Il a plaidé pour des solutions partagées au niveau national et international pour une filière plus prospère. L’atelier a réuni huit techniciens togolais du sous-secteur café, des représentants de l’OIAC, ainsi que des acteurs ministériels et autres parties prenantes.
Les participants ont travaillé ensemble pour identifier les stratégies pouvant améliorer les revenus des producteurs tout en prenant en compte les facteurs environnementaux et sociaux. Une des priorités identifiées est la meilleure organisation des producteurs en coopératives pour renforcer leur position sur les marchés local et international.