La finance islamique et la finance traditionnelle représentent deux approches différentes en matière de finance. Voici les principales différences entre les deux :
La finance islamique est un ensemble de transactions et de produits financiers conformes aux principes de la loi coranique, qui indiquent l’interdiction de l’intérêt (riba), de l’incertitude (gharar), de la spéculation (maysir et qimâr), l’interdiction d’investir dans des secteurs considérés comme illicites (haram), ainsi que le respect du principe de partage des pertes et des profits. Chaque opération financière ou commerciale doit avoir un sous-jacent réel.
La finance traditionnelle quant à elle suit les principes et les réglementations établis par les institutions financières et les autorités réglementaires. Elle permet l’utilisation d’instruments financiers qui sont interdits dans la finance islamique. Les taux d’intérêt sont couramment utilisés dans les transactions financières. De manière générale, les institutions financières traditionnelles peuvent investir dans divers secteurs et industries, sans restriction religieuses spécifiques.
Au niveau de la structure des produits, les produits financiers islamiques sont conçus pour être conformes aux principes de la charia, ce qui signifie qu’ils doivent être structurés de manière à éviter l’intérêt et l’incertitude. Les produits financiers conventionnels ne sont pas soumis à ces restrictions et peuvent être structurés de manière à maximiser le rendement.
Au niveau du partage des risques et des profits, les produits financiers islamiques impliquent souvent un partage des risques et des profits entre les parties prenantes. A contrario, les produits financiers conventionnels sont basés sur des prêts avec intérêts, ce qui signifie que le risque est supporté par l’emprunteur et que les profits sont réalisés par le prêteur.
Forte d’une croissance remarquable depuis quelques décennies, la finance islamique se positionne comme une réelle alternative au système financier traditionnel. Depuis plusieurs années, la finance islamique connaît une forte progression et représentait, en 2019, près de 2 400 milliards d’euros d’actifs à travers le monde. Elle a atteint une taille de marché d’environ 4,2 milliards de dollars US pour l’année en cours et est sur le point d’enregistrer un taux de croissance de 10% au cours de l’année 2023.
Enfin, la finance islamique se développe principalement dans les pays à majorité musulmane depuis plus de 50 ans, tandis que la finance traditionnelle est plus répandue à l’échelle mondiale. Toutefois, certaines institutions financières traditionnelles proposent également des produits conformes aux principes de la finance islamique pour répondre à une demande sans cesse croissante.
Guy ABBY NOGUES
Banquier d’Affaires – Administrateur Directeur Général – Administrateur de Sociétés