Le développement des infrastructures dépendra largement de modèles comme les partenariats public-privé (PPP) et les contrats de Construction-Exploitation-Transfert (BOT). Ces approches permettent aux gouvernements de partager les risques financiers et opérationnels avec le secteur privé tout en bénéficiant de leur expertise pour développer des projets d’envergure.
Les PPP impliquent une collaboration où le secteur privé finance, construit et exploite des infrastructures, tandis que l’État joue un rôle régulateur et contractuel. Ces partenariats sont cruciaux pour attirer des investissements dans des projets énergétiques à grande échelle, souvent difficiles à financer uniquement par les fonds publics. Le modèle BOT permet au partenaire privé de construire, exploiter l’infrastructure pour une période déterminée, et la transférer à l’État, garantissant une répartition équilibrée des risques et des bénéfices.
Voici comment ces modèles ont été mis en œuvre avec succès dans plusieurs pays :
Côte d’Ivoire : La centrale électrique d’Azito est un exemple de PPP réussi. Grâce à un partenariat entre le gouvernement et des investisseurs privés, le projet a augmenté la capacité énergétique du pays tout en positionnant la Côte d’Ivoire comme exportateur net d’électricité dans la région.
Ce modèle montre comment le secteur privé peut apporter l’expertise et les capitaux nécessaires pour des projets complexes, tout en assurant une intégration régionale et une sécurité énergétique.
Afrique du Sud : Le programme REI4P (Renewable Energy Independent Power Producer Procurement Programme) est un exemple de modèle BOT. Les producteurs d’énergie privés construisent et exploitent des installations renouvelables, puis transfèrent la gestion au gouvernement après une période convenue. Ce programme a permis d’attirer plus de 209 milliards de ZAR en investissements et de sécuriser 6 300 MW d’énergie renouvelable.
Maroc : Le complexe solaire Noor a montré la puissance des PPP dans le cadre d’appels d’offres compétitifs. En combinant des financements internationaux avec un cadre politique clair, ce BOT a permis de développer la plus grande centrale solaire thermodynamique au monde.
Les systèmes rigoureux des appels d’offres sont essentiels pour surmonter les défis financiers et techniques qui freinent le développement des énergies en Afrique. En s’appuyant sur des PPP et des contrats BOT bien structurés, notre continent peut attirer des investissements massifs, et garantir une gestion efficace et à long terme des infrastructures. Mais le succès de ces projets repose sur des cadres réglementaires stables, la transparence des appels d’offres et une répartition judicieuse des risques.
Amine IDRISS A. KARAMA
Directeur principal à l’Agence de développement de l’Union africaine (NEPAD)