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Togo / Economie circulaire: Bientôt une unité de transformation d’huile rouge à Yoto 2


Le Maroc et le Togo s’unissent pour créer une unité de transformation d’huile rouge et d’huile palmiste fonctionnant à l’énergie solaire et au biogaz. Ce projet, soutenu par le Fonds africain à la coopération décentralisée internationale (FACDI), est installé dans la commune de Yoto 2, au Togo.

Un projet pour valoriser les ressources locales et autonomiser les femmes. La commune de Yoto 2, verra bientôt l’émergence d’une unité de transformation d’huile rouge et d’huile palmiste fonctionnant grâce aux énergies solaire et biogaz. Financée par le FACDI, cette unité est le fruit d’une collaboration entre le Maroc et le Togo dans le cadre d’un partenariat de coopération décentralisée. La construction de l’unité s’étendra sur six mois, avec une capacité de production de 500 litres par jour. Le projet repose sur les ressources locales, puisque les noix de palme, matière première de cette production, seront fournies par les femmes transformatrices d’Edja et des villages avoisinants. Les huiles produites seront distribuées sur les marchés togolais, contribuant ainsi à l’économie locale. En plus de l’huile, les coques et les noix palmistes seront recyclées pour alimenter l’unité en biogaz, suivant un modèle zéro déchet.


Un développement durable et solidaire


Le projet va au-delà de la simple transformation des produits agricoles car, il vise une économie circulaire qui valorise les ressources locales tout en réduisant l’impact environnemental. Grâce aux énergies renouvelables, l’unité allège son empreinte carbone et propose une solution écologique et économiquement viable pour la région. En effet, le recours à l’énergie solaire et au biogaz offre une alternative durable face aux énergies fossiles. Dans une démarche d’autonomisation économique des femmes, l’unité de transformation favorise leur implication dans des chaînes de valeur locales, tout en stimulant le commerce et la création d’emplois à l’échelle régionale.


Une coopération sud-sud exemplaire


Le projet de Yoto 2 est une illustration du succès de la coopération sud-sud et du partenariat entre le Maroc et le Togo. Soutenue financièrement par le FACDI, cette initiative de coopération décentralisée rassemble les compétences et les ressources des communes de Yoto 2 et de Tanger au Maroc. Cette collaboration témoigne de la vision partagée d’un développement décentralisé et solidaire. Pour les autorités togolaises, ce projet s’inscrit pleinement dans leurs objectifs de développement local durable et de renforcement des capacités communautaires. Une fois en fonctionnement, cette unité de transformation d’huile promet d’améliorer significativement les conditions de vie des populations de la région et de dynamiser l’économie locale, tout en posant les bases d’un modèle de production respectueux de l’environnement.


Economie circulaire et réduction des importations


Avec une capacité de production de 500 litres par jour, l’unité pourrait fournir une quantité substantielle d’huile destinée au marché local, contribuant ainsi à réduire la dépendance du Togo aux importations d’huiles similaires. En outre, le recyclage des coques et des noix palmistes pour la production de biogaz limite les déchets et minimise les coûts énergétiques de production. Ce modèle de zéro déchet optimise les ressources locales, améliore la durabilité du projet et réduit les pertes dans la chaîne de production. En intégrant des solutions énergétiques durables (solaire et biogaz), le projet pourrait générer des économies en réduisant les coûts d’approvisionnement en énergie. Ces économies permettent de maintenir des prix de vente compétitifs pour les produits finis, tels que l’huile rouge et l’huile palmiste, favorisant ainsi leur accès au marché national. Les économies réalisées grâce aux énergies renouvelables rendent également le projet moins sensible aux fluctuations des prix des énergies fossiles, améliorant ainsi la résilience économique de l’unité.


Développement des échanges intra-africains


Le projet, en ciblant le marché national, pourrait également stimuler la balance commerciale togolaise en substituant une production locale à des importations. Par ailleurs, en intégrant des standards de qualité qui pourraient favoriser la certification, le projet de Yoto 2 pourrait également envisager des exportations vers les pays voisins. Ce modèle pourrait donc renforcer les échanges intra-africains, en particulier dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), où le Togo pourrait jouer un rôle plus actif en matière d’exportation de produits agricoles transformés.

L’utilisation d’énergies renouvelables et la valorisation des ressources locales placent ce projet au cœur des objectifs de développement durable (ODD). Cette approche écologique, au-delà de la réduction de l’empreinte carbone, pourrait attirer des investisseurs institutionnels ou privés sensibles aux pratiques de production durable, ouvrant ainsi des opportunités de financement additionnel et de partenariats stratégiques.

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