À la recherche de 279,22 milliards FCFA, six États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Burkina Faso, le Niger, le Sénégal et le Togo, ont reçu des offres totalisant 392,95 milliards FCFA, soit un taux de couverture de 140,73%, au cours de la semaine du 27 au 31 janvier 2025. Face à ces propositions, ils ont finalement retenu 300,7 milliards FCFA, correspondant à un taux d’absorption de 76,52%.
Les rendements des titres publics continuent d’augmenter, dépassant 10 % en Guinée-Bissau et au Niger sur les BAT à un an. Sur les OAT à 3 ans, ils atteignent 9,33 % au Burkina Faso et 7,92 % au Sénégal. Face à cette montée des coûts, les investisseurs privilégient les maturités courtes et se montrent plus sélectifs, comme en témoigne un taux d’absorption limité à 66,46 % au Burkina Faso. La Côte d’Ivoire, avec des taux plus modérés, parvient à lever d’importants montants.
Sélection rigoureuse en Guinée-Bissau
L’émission de Bons et Obligations Assimilables du Trésor (BAT et OAT) par la Guinée-Bissau a suscité un vif intérêt avec une demande atteignant 26,17 milliards FCFA, soit plus de 2,5 fois l’offre initiale de 10 milliards FCFA. Toutefois, seuls 11 milliards FCFA ont été retenus, traduisant une sélection plus rigoureuse pour contenir le coût de l’endettement.
Les rendements restent élevés, avec 10,27 % pour les BAT à 351 jours portant sur 8,28 milliards FCFA et 10,10 % pour les OAT à 3 ans représentant 2,72 milliards FCFA. Cette tendance confirme une nette préférence pour les maturités courtes afin de limiter l’exposition aux taux longs jugés plus contraignants.
Prudence du Burkina Faso face aux conditions de financement
Le Burkina Faso a levé 32,99 milliards FCFA sur le marché financier régional, malgré une forte demande de 49,66 milliards FCFA pour une offre initiale de 30 milliards FCFA. Avec un taux de couverture de 165,52 % mais une absorption limitée à 66,46 %, l’opération illustre la prudence des autorités face aux conditions de financement.
Les rendements poursuivent leur hausse, atteignant 9,72 % sur les BAT à 364 jours, 9,33 % sur les OAT à 3 ans, 7,18 % sur les OAT à 5 ans et 8,02 % sur les OAT à 7 ans, bien au-delà des taux fixes annoncés. Cette évolution traduit l’exigence d’une prime de risque plus élevée de la part des investisseurs.
Mobilisation réussie pour le Niger
Le Niger a quant à lui mobilisé 11 milliards FCFA à l’issue de son émission de BAT à 364 jours réalisée le 30 janvier 2025 sur le marché financier de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA). Sollicitant 10 milliards FCFA, le Trésor nigérien a reçu un total de 11,6 milliards FCFA en soumissions, soit un taux de couverture de 116 %.
Le rendement moyen pondéré s’est établi à 10,09 %, tandis que le taux marginal s’est fixé à 9,35 %. Avec un taux moyen pondéré ressortant à 9,15 %, cette opération témoigne d’un certain attrait pour les titres nigériens malgré les défis économiques et financiers du pays.
Le Togo capte 19,87 milliards FCFA
Le Togo a collecté 19,87 milliards FCFA grâce à une adjudication de BAT de 360 jours avec un rendement moyen pondéré de 7,53 %, soit 100% de taux de couverture.
Le Sénégal affiche un taux de couverture de 184,88 %
Le Sénégal s’en est sorti avec 55 milliards FCFA obtenus sur un carnet d’ordres de 92,44 milliards FCFA, soit un taux de couverture de 184,88 %, mais avec un taux d’absorption de 59,50 %. Le Trésor sénégalais, qui recherchait 50 milliards FCFA, a levé des fonds avec un rendement moyen pondéré de 7,33 % sur les BAT à 364 jours et 7,92 % sur les OAT à 3 ans.
La Côte d’Ivoire domine le marché avec 170,84 milliards FCFA levés
En Côte d’Ivoire, principal emprunteur du marché régional, les autorités ont mobilisé un total de 170,84 milliards FCFA à travers plusieurs adjudications. Dans un premier temps, le pays a levé 126,49 milliards FCFA, avec un taux de couverture des soumissions de 129,45 %, via des BAT de 91 jours et 364 jours ainsi que trois OAT de 3, 5 et 7 ans, offrant des rendements respectifs de 6,03 %, 7,19 %, 7,31 %, 7,60 % et 6,05 %.
Ensuite, la Côte d’Ivoire a capté 44,35 milliards FCFA, avec un taux de couverture des soumissions de 100 %, à travers deux BAT de 238 jours et un an et deux OAT de 2 ans et 5 ans, affichant des rendements de 6,90 %, 7,18 %, 7,30 % et 7,57 %.
Ces adjudications confirment la capacité des États de l’UEMOA à lever des fonds sur le marché régional, mais elles illustrent également des conditions de financement de plus en plus exigeantes, les investisseurs réclamant des primes de risque plus élevées face à un environnement marqué par une forte volatilité des taux.
Echéance à venir
Durant la semaine du 04 au 07 février 2025, quatre Etats, notamment la Guinée-Bissau (10 milliards FCFA), le Mali (30 milliards FCFA), le Niger (25 milliards FCFA), et le Togo (25 milliards FCFA), seront à la recherche de 90 milliards FCFA sur le marché de la dette publique.